Le nom de La Tour-d'Auvergne est connu dans toute la France, grâce à la maison de La Tour d'Auvergne et à ses membres illustres.
Au temps des Romains, il est dit qu'une tour de garde avait été érigée là pour prévenir des incursions ennemies. L'évocation de cette tour donna son nom au village. Le secteur, plutôt inhospitalier et inaccessible, devait être déjà peuplé, si l'on prend en compte la proximité des bains romains de La Bourboule et de Mont-Dore. On dit qu'une voie romaine passait non loin puisque des arches de pont romain subsisteraient au lieu-dit du Pont de La Pierre.
Au Moyen Âge, une tour sur la colline de Natzy et sa voisine de Hussamat sur la commune de Saint-Donat, avertirent de l'arrivée des vikings, qui remontaient la Tarentaine, toujours plus loin dans les terres pour plus de pillages et de tueries. Au Xème siècle, les terres de La Tour appartenaient aux comtes d'Auvergne, vassaux des ducs de Guyenne (Aquitaine). Selon l'opinion la plus répandue, Géraud était le premier baron de La Tour vers 950. Il vint s'y réfugier avec sa famille lorsque son père, Bernard II, comte d'Auvergne, se vit dépossédé par la force de son titre, par Guillaume III de Poitiers, comte de Poitiers et d'Aquitaine. À l'abri dans un château fort quasi inexpugnable dans une région élevée et inaccessible la plus grande partie de l'année, il offrait un abri et la base d'une puissante baronnie. Seigneurs très pieux, finissant leur vie dans des établissements religieux, les barons de La Tour devinrent de plus en plus puissants, restant malgré les péripéties de l'histoire au service sans faille des rois de France qui se succédèrent.
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Au sein d'un royaume divisé et pourri par les trahisons, les barons de La Tour ne dérogèrent pas à leur serment et se battirent au côté du roi de France sur tous les champs de bataille de la guerre de Cent Ans. Ils expulsèrent d'Auvergne les grandes compagnies qui ravageaient leurs propres terres, à La Roche-Vendeix (commune de La Bourboule) et aux Roches Tuilières et Sanadoire (commune de Rochefort-Montagne). En 1389, le mariage de Bertrand V et de Marie d'Auvergne dite de Boulogne fit entrer la baronnie de La Tour dans la maison d'Auvergne. L'apport de ce mariage fut inestimable en matière de possessions et de renommée. Les barons de La Tour devinrent les barons de La Tour d'Auvergne, comtes d'Auvergne et de Boulogne. Vers 1480, Bertrand VII fonda un couvent franciscain à Vic-le-Comte. C'est à cette époque-là que la grandeur de la baronnie n'eut d'égal que sa lente agonie.
Le fils de Bertrand VII, Jean III, n'engendra que des filles, qui se partagèrent la succession paternelle. L'une d'elle, Madeleine de la Tour d'Auvergne se maria en 1518 avec Laurent II de Médicis, duc d'Urbino. L'enfant de cette union, la grande Catherine de Médicis, épouse de roi et mère de trois souverains du royaume, dilapida les biens familiaux pour de sombres histoires de dettes ou d'anoblissements mal placés. L'une de ses filles, Marguerite de Valois, dite la Reine Margot, revendiquant une substitution insérée dans le contrat de mariage de sa mère, finit par se voir attribuer, au terme de nombreuses années d'enfermement et de procès, quelques parcelles de l'ancienne baronnie, dont le château de La Tour dont elle prit triomphalement possession en 1606. Pour sauvegarder ses biens, elle désigna comme unique héritier, le futur roi Louis XIII, qui devint donc propriétaire des terres de la baronnie de La Tour d'Auvergne.
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Les biens amassés pendant des siècles, déjà disséminés par Catherine de Médicis pour ses intrigues et son insatiable ambition, furent alors utilisés pour le paiement des dettes personnelles du souverain. Son fils, Louis XIV s'en servit pour les échanger avec les terres frontalières de Bouillon, de Jametz et de Raucourt, appartenant à Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne, frère d'Henri de La Tour d'Auvergne-Turenne, dit le Grand Turenne, descendants d'une branche cousine de la famille de La Tour, les La Tour d'Olliergues. Les restes de la baronnie, objets de nombreuses prétentions héréditaires exhumés d'une substitution du XVème siècle, de luttes judiciaires vives, acharnées entre des créanciers, des engagistes et des adjudicataires se prolongèrent jusqu'à la Révolution.